Les 5 drivers : tout ce qu’il faut savoir pour optimiser votre performance

Cinq mécanismes comportementaux influencent de façon décisive la manière dont chacun aborde les tâches, les relations et la gestion des priorités. Leur identification remonte aux années 1970, mais leur efficacité reste sujette à débat dans les milieux professionnels et psychologiques.

Certains responsables constatent une amélioration notable de la cohésion et de la productivité après avoir adapté leur style de management à ces schémas. D’autres relèvent des risques de rigidité ou de malentendus dans leur application quotidienne. Les divergences d’interprétation et d’utilisation persistent, même parmi les spécialistes du comportement humain.

Pourquoi les drivers influencent-ils nos comportements au travail et ailleurs ?

Les drivers imprègnent notre façon d’agir, bien souvent sans que nous en ayons conscience. Nés de messages implicites reçus dans l’enfance, parfois à travers l’éducation, parfois sous l’influence des figures d’autorité, ils s’ancrent dans la logique de l’analyse transactionnelle. Ces consignes silencieuses, comme « sois parfait », « fais plaisir » ou « dépêche-toi », poursuivent leur chemin jusqu’au bureau, colorant la façon dont chacun affronte la pression, l’échec, le succès.

Au travail, les effets sont nets : certains recherchent l’approbation, d’autres ne connaissent pas de limite ou sacrifient tout à l’efficacité. L’impact se mesure dans la gestion des priorités, la communication d’équipe, la résistance à la pression. Les drivers ne relèvent pas de la simple habitude : ils sculptent, guident, orientent nos décisions, souvent à notre insu.

La Process Communication a repris ces concepts pour les intégrer à ses outils d’accompagnement. Comprendre ses propres drivers ouvre la voie à une connaissance de soi plus fine et à une performance ajustée. Les bénéfices sont multiples : mettre en lumière ses atouts, anticiper ses points de vulnérabilité, moduler son style managérial.

Voici quelques illustrations concrètes de ces schémas :

  • Sois parfait : moteur d’exigence, il peut aussi générer une insatisfaction chronique.
  • Sois fort : pilier de résilience, mais parfois au prix d’un isolement émotionnel.
  • Fais plaisir : catalyseur d’empathie, il expose à l’oubli de soi.

Les drivers débordent largement du cadre professionnel. On les retrouve dans les échanges sociaux, la vie de famille, voire dans l’attitude générale face aux défis quotidiens. Prendre conscience de ces mécanismes, c’est déjà enclencher une dynamique de changement.

Les 5 drivers expliqués simplement : origines, rôles et exemples concrets

La notion de driver vient des travaux de Taibi Kahler, psychologue et analyste transactionnel. D’après lui, chaque personne façonne dès l’enfance des schémas mentaux et comportementaux, dictés par cinq grandes injonctions intérieures. Ces drivers, « sois parfait », « sois fort », « fais plaisir », « fais des efforts », « dépêche-toi », s’invitent dans la vie professionnelle, influençant postures, décisions, et la façon d’entrer en relation.

Voici comment se manifestent ces cinq drivers :

  • Sois parfait : moteur d’excellence, il encourage la rigueur et le sens du détail. Mais la quête de perfection peut freiner l’avancée ou semer l’insatisfaction.
  • Sois fort : il valorise autonomie et endurance, mais peut élever une barrière face à l’expression des émotions, jusqu’à l’isolement.
  • Fais plaisir : ce driver pousse à l’écoute active et à l’adaptabilité. Le souci de l’autre l’emporte parfois sur ses propres besoins, avec le risque de s’effacer.
  • Fais des efforts : la ténacité et l’engagement marquent ce profil. Cependant, il peut conduire à compliquer les choses ou à s’épuiser à force de persévérance.
  • Dépêche-toi : l’action rapide, l’efficacité sont au cœur de ce driver. Mais il expose à l’impatience ou à la dispersion, brouillant parfois la clarté des objectifs.

Personne n’est réductible à un seul driver. Plusieurs tendances coexistent, créant parfois des tensions, parfois un équilibre, selon les moments et les contextes. Tirer profit de cette diversité exige de repérer les excès et de transformer ces messages intérieurs en alliés pour progresser.

Peut-on transformer ses drivers en véritables leviers de performance ?

Prendre conscience de ses drivers, c’est lever le voile sur ce qui guide, souvent discrètement, la dynamique de sa performance professionnelle. Un driver trop prégnant peut vite ressembler à une croyance limitante : exigences démesurées, difficulté à déléguer, fatigue à force de vouloir satisfaire tout le monde. Pourtant, ces messages reçus très tôt n’ont rien d’irréversible. Une fois identifiés, ils peuvent devenir de véritables leviers de performance.

Le point de départ : repérer ses propres schémas. Le coaching ou la formation offrent aujourd’hui un terrain d’exploration privilégié pour interroger ces automatismes. L’analyse transactionnelle, la Process Communication ou les ateliers d’intelligence collective aident à identifier ce qui, en profondeur, influe sur l’action. Les gains sont concrets : meilleure gestion du stress, recul sur les situations difficiles, posture professionnelle plus ajustée.

Transformer un « sois parfait » en exigence de qualité, sans s’enfermer dans le souci du détail ; canaliser l’énergie du « dépêche-toi » pour booster un projet, sans tomber dans la précipitation… Les drivers deviennent alors des ressources à activer selon le contexte. À condition de rester lucide, de s’entraîner à les apprivoiser, chacun peut en faire un atout, et non une entrave.

Jeune femme prenant des notes dans son planner

Conseils pratiques pour utiliser les drivers au quotidien sans se laisser piéger

Pour commencer, identifiez vos drivers dominants. Un moyen simple : observez vos réactions sous pression. L’élan à aller vite, le besoin de plaire, la recherche d’excellence ou l’endurance extrême révèlent souvent la présence des drivers « dépêche-toi », « fais plaisir », « sois parfait » ou « fais des efforts ». Mettre le doigt sur ces automatismes permet de choisir ses réactions, au lieu de les subir.

Utilisez ces leviers de performance avec discernement. Par exemple, mobilisez le « sois fort » pour traverser une crise, sans nier vos émotions. Faites appel au « fais plaisir » pour renforcer l’esprit d’équipe, tout en sachant poser vos limites. L’équilibre consiste à adapter son approche : un manager, confronté à la diversité des drivers dans son équipe, gagne à ajuster son style selon les situations et les personnalités.

Voici quelques repères concrets à intégrer dans votre quotidien :

  • Prenez le temps de faire le point sur votre mode de fonctionnement, lors de vraies pauses.
  • Demandez à vos collègues un retour honnête sur vos points forts… et sur ce que vous poussez parfois trop loin.
  • Gardez du recul : un driver n’a d’intérêt que s’il sert le collectif et préserve votre équilibre psychique.

Il faut rester attentif : exploiter un driver jusqu’à l’excès finit par devenir un obstacle. Dans le service client, par exemple, « fais plaisir » peut booster la qualité de l’échange mais, sans vigilance, conduire à la surcharge. Restez lucide, évitez la surenchère : piloter ses drivers demande de l’ajustement, tout simplement.

À chacun de s’emparer de ses drivers : non pour les subir, mais pour tracer sa propre trajectoire, plus libre et plus efficace.